Jour #5

Nous avions décidé la veille de continuer les prises de vue, pour couvrir les différents sites mamelouks au Caire photographiés par du Camp. Nous partons de Zamalek à 9h, avec un autre Gamal, chauffeur et guide. Notre premier site se trouve dans la cité des Morts, un vaste quartier où il est déconseillé à l'européen de se promener non accompagné. Il n'y a pourtant pas d'animosité de la part des rares habitants rencontrés sur le chemin. On commence à photographier une mosquée depuis un ancien cimetière mamelouk désert et baigné de soleil. La lumière est idéale, et seuls quelques chats perturbent la prise de vue.



La deuxième vue est plus problématique ; pas moins d'une heure nous est nécessaire en palabres et coups de fil avant d'être autorisés par le responsable de la police touristique à photographier. Nous contournons la très belle mosquée pour retrouver le point de vue de 1850. Le policier reste avec nous pendant la pose, Gamal est un peu nerveux. Les gens du quartier sont intrigués par cette drôle de machine qui capture le réel si lentement.



Nous arrivons en début d'après-midi à l'entrée de la mosquée du sultan Hassan. Le temps me manque pour retranscrire tous les conciliabules, les coups de téléphone, les attentes et les "seat down please" avant d'obtenir au bout d'une bonne heure le OK final nous permettant de photographier la mosquée et son intérieur. Que le responsable du site religieux au fin sourire en soit remercié, lui qui a compris notre démarche en évoquant devant nous les croquis de la Description de l'Egypte.



Au cours de l'après-midi, je tente en vain de joindre l'attaché culturel de l'ambassade ; a-t-il pu transmettre le dossier au CSA ?

Pour finir cette journée épuisante, Gamal nous conduit au meilleur point de vue de la ville du Caire d'après son expérience. Pour nous y rendre nous traversons le quartier des chiffonniers, un univers à part où vivent les plus pauvres parmi les pauvres et où une permanente odeur de décharge imprègne l'atmosphère. Le point de vue surplombe les habitations des chiffonniers, et au loin, par delà les immeubles insalubres aux terrasses envahies de détritus minutieusement triés, s'étale le vaste panorama du Caire.



Après le dîner, nous réalisons le traitement des négatifs. Les courtes nuits de 4h de sommeil commencent à nous exténuer.